Portrait d’une réussite du microfinancement communautaire Jason Baerg
Par Équipe Alterna
octobre 29, 2021

À la rencontre de Jason Baerg : artiste visuel, éducateur et éditeur de
contenu cri-métis

Jason Baerg est un artiste visuel, éducateur et éditeur de contenu cri-métis, spécialisé dans le dessin, la peinture, le film d’art expérimental, les nouveaux médias et les œuvres publiques. Il est un artiste accompli qui reconnaît que son travail de collaboration avec le programme de microfinancement communautaire d’Alterna lui a permis d’en arriver à ce point dans sa carrière.

Au cours de carrière internationale de 25 ans, il a exposé ses œuvres au Banff Centre, à la foire internationale d’art de Toronto, au Santa Fe Art Institute et à Art Basel à Miami. Ses œuvres figurent dans plusieurs collections prestigieuses, dont celle du siège de la Banque Royale du Canada à Londres. Il a aussi contribué à l’élaboration du programme national des arts métis pour les Jeux olympiques de Vancouver et fondé le Métis Artist Collective.

Jason affiche son dévouement au développement et à la promotion des artistes et des communautés autochtones par son travail bénévole au sein de l’Indigenous Curatorial Collective et de la National Indigenous Media Arts Coalition. Il est également membre fondateur du Shushkitew Collective. Ce groupe d’artistes métis a pour vocation d’ouvrir des voies respectueuses à la culture et au peuple métis et de s’attaquer aux problèmes systémiques de visibilité et de représentation des artistes autochtones. Le collectif a reçu une subvention de 300 000 $ du Conseil des arts du Canada qu’il utilisera pour organiser de grands rassemblements à travers le pays, le dernier ayant lieu au Musée des beaux-arts du Canada. Ces manifestations culturelles sont axées sur le partage des connaissances et l’identification des besoins distincts des artistes et travailleurs culturels métis dans leur quête d’une inclusion équitable dans le paysage artistique du Canada.

À ses débuts, Jason a reçu un prêt du programme de microfinancement communautaire d’Alterna, et ce prêt a été bien plus qu’un coup de pouce financier.

« Alterna m’a accordé un prêt modeste au moment où j’en avais vraiment besoin, ce que j’ai beaucoup apprécié, affirme Jason. Mais ce n’est pas l’argent qui fait le travail; c’est le réseau. »

Le réseau auquel Jason fait référence comprend d’autres entrepreneurs, des conférenciers invités et des gens d’affaires. Il a eu l’occasion de les rencontrer dans le cadre de l’encadrement et du soutien mis à la disposition de tous les membres du programme. Il leur attribue, ainsi qu’à Susan Henry, la fondatrice du programme, le mérite d’avoir contribué au lancement de sa carrière.

« Je suis convaincu que certaines personnes peuvent changer le monde, et je tiens à saluer Susan comme l’une de ces personnes, affirme-t-il. Elle a mis en place des espaces pour rencontrer d’autres personnes empruntant le même parcours, ce qui nous a permis de créer des réseaux de relations professionnelles, de partager des expériences, de nous soutenir les uns les autres et de prendre notre essor. »

C’est le soutien assuré par une institution financière bien établie qui a permis à Jason de traverser le pont qui l’a mené vers d’autres soutiens et bailleurs de fonds. L’accompagnement qu’il a reçu a contribué à son épanouissement en tant qu’homme d’affaires alors qu’il évoluait en tant qu’artiste.

« Les nouveaux entrepreneurs appréhendent l’inconnu. C’est pourquoi le réseau, l’accompagnement et le soutien sont une partie essentielle du programme — ce n’est pas une simple question d’argent. »

Aujourd’hui, plus de 15 ans plus tard, Jason est un éducateur et artiste visuel reconnu. Il demeure toutefois au diapason des défis auxquels font face les jeunes artistes et entrepreneurs.

Susan et Jason se parlent jusqu’à ce jour. Au fil des ans, ils ont continué à discuter des lacunes et des occasions pour les communautés autochtones et artistiques. Jason fait l’éloge d’Alterna qui s’engage aux côtés des communautés diverses et mal servies, ciblant leurs besoins et y répondant. Chaque groupe a ses propres besoins et chaque personne a besoin de ses propres types de soutiens.

« Susan et moi nous appelons l’un l’autre et discutons du meilleur fonctionnement du microfinancement pour répondre aux besoins des diverses personnes lorsque des occasions se présentent. Nous discutons également des lacunes qui empêchent les Autochtones d’accéder aux mécanismes de soutien. J’ai toujours trouvé qu’Alterna effectue un travail remarquable en aidant des personnes issues de communautés marginalisées à franchir les obstacles et à trouver des moyens d’accéder aux soutiens dont elles ont besoin pour atteindre leurs buts et leurs objectifs. »

Jason n’hésite pas à faire l’éloge de l’engagement d’Alterna à renforcer l’esprit de communauté au moyen du programme de microfinancement, même si les microprêts en tant que tels représentent un risque plus important que les produits de prêt habituels.

« Le microprêt est une enveloppe à risque. Alterna investit dans les petites entreprises qui n’ont pas de capital. Il peut s’agir d’une mère célibataire ou d’un artiste. Alterna perçoit chaque personne comme un potentiel artisan du changement — et je tiens à saluer cette vision, cette passion et cette mobilisation envers la communauté. »

Il souligne la nécessité permanente de soutenir les nouveaux talents dans les centres urbains qui deviennent de moins en moins abordables.

« Lorsque je pense à l’influence de l’art sur les lieux urbains, je trouve que l’art, la mode et le cinéma ont laissé une marque indélébile sur New York. Cette ville ne serait pas aussi géniale qu’elle l’est, ou aussi attrayante, si elle n’était pas capitale de la mode et de l’art moderne, ou si elle n’avait pas Broadway, affirme-t-il. C’est aussi le cas des villes canadiennes. Les gens prennent l’avion pour Toronto, séjournent dans des hôtels et prennent leur repas dans des restaurants parce qu’ils veulent venir voir un spectacle au théâtre Mirvish, ou qu’ils sont allés au Musée des Beaux-Arts de l’Ontario ou au Musée royal de l’Ontario. Il est donc essentiel d’examiner la valeur abstraite des artistes parmi nous. »

Reconnaître la valeur apportée par les artistes à la sphère publique n’est qu’une des façons qui permet à Alterna de se distinguer des autres institutions financières traditionnelles. « Alterna a examiné ma collection d’art personnelle — mes œuvres, mes biens — et m’a permis de l’utiliser comme garantie du prêt », explique Jason. Cette philosophie s’est traduite par de grandes récompenses pour les collectivités riches en entreprises diverses, innovantes et passionnantes qui se sont développées avec l’aide du programme de microfinancement communautaire d’Alterna. 

Jason met aujourd’hui à contribution les connaissances acquises tout au long de sa carrière en conseillant les artistes et entrepreneurs en herbe et en participant au réseau de soutien qui lui a été si vital. « J’ai bien obtenu mes 5 000 $, mais j’ai aussi trouvé une validation et une communauté; j’ai trouvé d’autres personnes qui ont accompagné mon parcours. »

Jusqu’à présent, Alterna a fourni plus de 7,1 millions de dollars en microprêts à un large éventail d’entrepreneurs, d’artistes, de gens de métier, de nouveaux arrivants, entre autres. Le programme n’a rien perdu de sa vigueur.